ce matin, dimanche matin, aux alentours d’une soirée tourmentée…
nous ne savons pas où nous allons…
. il est toutefois des invariables
et dans la maison d’Alfée, on aime se réunir
autour de ces invariables…
Hum Toks & E.5131
. « Et si l’arbre brûle reste la cendre et la lumière dans le désert les cactus prennent racine. Si les sources se sont taries il pleuvra à nouveau
le jeune fils reviendra
à la maison abandonnée.
Sous la neige épaisse les graines veillent
à la frontière de la cour le vent mauvais s’épuise.
Et si nous sommes restés nus et entourés de loups
notre décision de nous battre reste intacte. »
. ce matin, dimanche après-midi, mercredi 11H30 (ou dimanche encore
encore plus tard…)
ou mercredi 12H21, mercredi… au moment où chacun, chacun son moment, apprend que ceux qu’on a suivis de près de loin, dans le doute, la crainte, le soutien ou le reproche, ont été assassinés
dans la maison d’alfée
on se dit : « oh, le dimanche 4… ou jusqu’au 7 au matin, c’eut été trop facile… »
on se dit aussi parfois qu’un « bonne année ! » bien envoyé (et dans les temps) sauve des vies… une vie, au moins… un sourire ici vers celle
. je suis dirge, je suis death, je suis un morceau à la portée de tous, je suis un chant funèbre, je suis une petite mélodie que je peux
. je n’ai pas écrit un mot véritablement depuis le 7
je m’aperçois de cela aujourd’hui… la barbe a poussé, le temps de reprendre pied, de passer la tête par-dessus l’eau, Jonas à mon tour, même si les occupations ne manquent pas, que les tâches s’accumulent, qu’il faut faire face au quotidien, aux grandes choses comme aux petites…
.
et puis aujourd’hui, on est mercredi 12H21, deux semaines plus tard…
deux semaines, te rends-tu compte ? as-tu vu le temps passer ?
oui, pour certain-e-s, il s’est arrêté…
d’ailleurs, beaucoup parlent d’avant d’après…
il s’agira de savoir pourquoi, comment, où…
de nous réunir…
. je suis, je ne suis pas, je suis autre, ou encore… le silence. il y eut aussi tous les je suis identiques, les tout à fait opposés à l’idée d’être identiques, tout en scrutant le même horizon. à chacun sa manière…
elle est peut-être là, la liberté
la liberté de fabriquer le ensemble, avec les différences
. qu’il faille tous être des je suis identiques ou des je suis chacun dans sa spécificité, il était essentiel de prendre la mesure… d’où ? pourquoi ? comment ? et puis, la suite…? dehors, là-bas, avec les autres, au milieu d’eux…? y être sans se perdre ni dans la masse, ni dans les stratégies, y être pour soi, avec les siens, c’était chose possible
. je suis dirge, je suis death, je suis un morceau à la portée de tous, je suis un chant funèbre, je suis une petite mélodie que je peux siffler, chanter, avec des lalala lalala lalala, qui m’accompagneraient tout au long de la semaine, des semaines à venir, des mois, plus encore, pour les accompagner, eux, elles, toutes les victimes… de l’intolérance, de la loi du plus fort, de la foi du plus fort, quelle qu’elle soit, ici, ailleurs, du retour à la sauvagerie… oui, ils portent aussi le costard-cravate… je suis le moment d’après qui, figé, cherche à reprendre vie, resitue les priorités, rend la clairvoyance, le peu d’esprit critique nécessaire à la cervelle, à l’œil, qu’on a voulu faire taire, paralyser
.
en quelques secondes, la porte côté conducteur qui claque à quelques centimètres du genou gauche, un grand souffle en sortant du boulot, à poser le sac au petit triangle rouge sur le siège passager, les clés de la maison et celle du travail sur le même trousseau posées sous le cendrier rempli de petites pièces pour le pain, les horodateurs, à tourner le bouton qui allume la radio, laisse percer le son (voix masculine, féminine ? plus aucune idée…) : deux morts, Charlie, rafales, attentat, des morts, deux hommes, un feu rouge, dix morts, Charlie Hebdo, le boulevard qui monte, l’équipe de Charlie Hebdo, le virage à gauche, encore à gauche, encore un feu, douze morts, le copain devant son écran : « t’as vu ?!!! »
.
les lois, les règles, et les libertés. du bon dosage souhaité, des équilibres incertains, jusqu’au moment où…
.
deux caricatures en tête (la réflexion est redessinée…) :
— ce dessinateur qui demande à son rédac chef s’il peut dessiner un chat… l’autre rechigne : « le chat était un animal sacré il y a des siècles, alors, tu sais, il faut faire attention… ». le dessinateur, après un long moment de silence, lui demande alors s’il peut dessiner… une laitue…?
— un gros engin de chantier, un peu militaire, genre pelleteuse ou tractopelle arborant une banderole « patriot act » ou disons « lois liberticides au nom de la sécurité » qui fout en l’air tous les manifestants « je suis Charlie »… pour garantir la liberté, au nom de la sécurité ?
.
je suis dirge, je suis death, je suis un morceau à la portée de tous, je suis un chant funèbre, je suis une petite mélodie que je peux…
je suis celui qui écrit : « je n’accompagnerai pas celles et ceux qui voudront enfermer la liberté dans une cage pour la protéger… » E.5131.
belle année à toi, à vous, à nous toutes, nous tous…
on se le tient pour dit mais on ne donne pas sa langue au chat
. « lâche l’affaire, petite bête, t’es pas à la hauteur ! »
« évoluer, c’est vivre avec son monde ! »
« avoir raison dans la solitude, est-ce vraiment avoir raison ? »
« vous exagérez tout… »
« regardez le côté positif… »
. et cette bonne nouvelle qui éclate cette semaine !
ce n’est pas encore gagné, mais c’est une belle victoire !!!
. le CIP (qu’on réduit aux « Intermittents du Spectacle » mais qui se bat pour les chômeurs, les intérimaires, les précaires… plus généralement pour l’assurance chômage) a remporté une large victoire !
celle de la crédibilité…
pas auprès de nous… mais auprès de celui vers qui nous allons avancer avec cette nouvelle…
celui qui nous conseille habituellement d’y aller mollo et avec la manière, de la fermer, que les syndicats sont corporatistes, que les intermittents ça en branle pas une, que le chômeur y gagne un paquet de blé à rien fout’, que ceux du dessus y savent quand même bien de quoi qu’y parlent…
. ce matin, dimanche matin, celui-là, on a bien envie de lui envoyer un jolitagueule… avec un ruban autour.
. ça fait 11 ans qu’ils le disent… (11 ans que personne n’écoute…)
. autour de la table, le partenaire social (c’est lui qui a choisi le terme… pour nous, c’est plus simplement un adversaire) ne va pas rendre la discussion facile…
le risque est grand pour lui de voir, au-delà d’un débat qu’il dira ponctuel, un modèle de société présenté au reste des citoyens et des travailleurs. un modèle plus juste…
alors qu’il est en train d’ébouillanter la grenouille sans qu’elle s’en aperçoive, de creuser les inégalités, de plonger une grande partie des citoyens dans la précarité, la pauvreté, d’éreinter la totalité, tout en retirant des dividendes jamais espérés, c’est pas le moment -pour lui- de laisser croire qu’on peut fabriquer un autre monde…
.
et rappelle-toi une chose : ceux qui ont fait avancer, ont défendu, le dossier des « Intermittents, chômeurs, précaires… » sont tous conscients de quelque chose : par là, ils faisaient de la politique.
faire de la politique, ce n’est pas un gros mot…
c’est s’occuper de ce que celui que tu veux renvoyer dans ses pénates veut garder pour lui : le pouvoir exclusif et la défense de ses propres intérêts. si tu veux reprendre la main, il faut voter, t’engager (asso, collectif, organisation… selon tes appétences) et fabriquer le nombre…
c’est le seul moyen d’influer sur le cours des choses…
et le pouvoir ne sera plus exclusif, mais partagé, les intérêts collectifs…
. « Alors, on dirait qu’on construirait comme une maison… »
(Hum Toks / E.5131)
.
Les ami(e)s, nous y voilà.
Nous avons vaincu, tous, (une fois de plus), la fin du monde…
Nous sommes là.
Alfée aussi, en veille, un peu…
Et pourtant, 2013 souffle à son oreille :
« Alfée, réveille-toi…, le monde t’attend. Les petits, les grands… Ta présence, ta petite musique, tes mots… ».
Alfée…
Vous savez son activité, vous savez l’implication d’Agathe*, des différents acteurs-intervenants…
à l’arrière, qui soutiennent.
Alfée cherche à exister, en tant qu’association, en tant qu’organisation, en tant qu’énergie résistante, inébranlable, novatrice… pérenne.
Elle cherche des forces actives, un toit protecteur, des fenêtres ouvertes sur le monde, des murs de soutien…
Alors,
On dirait… qu’on construirait comme une maison… une grande pièce, pleine des fortes individualités qui tournent autour d’Alfée… venant de tous horizons…
Et on s’interrogerait : « Qu’est-ce qu’Alfée, que serait Alfée ? », en prenant un café, un thé, une tisane, une Chimay bleue… et on passerait à l’action, avec nos armes (instruments de musique, crayons, claviers, feuilles, supports variés, mots, couleurs, lignes, toiles, etc.)
Une association d’artistes, ou non, qui mettraient un peu de leur force, ponctuellement ou sur la longueur, dans ce projet commun…
Cette solidarité ne peut ne se mettre en place qu’avec l’adhésion de nombreux soutiens.
Qui dit « adhérer », dit : participer, offrir un texte, une mélodie, une création graphique, photographique, monter un projet pour faire connaître Alfée, participer à l’aventure.
Qui dit qui « adhésion », dit « petit papier à remplir et à retourner » à Alfée « accompagné d’un chèque ».
Et c’est parti pour l’adhésion 2013, année civile… !
Fort de votre soutien, Alfée démarchera de nouveau, de nouveau… les structures…
L’art… un point de vue autre sur le monde, sur l’autre… qui fait pousser les fleurs, les mélodies, les couleurs, et ne laisse pas le médical seul. Nos énergies sont complémentaires : c’est le secret… L’enfant (et même le plus grand) le sait…
Par chez moi (adopté que je suis par cette terre…), on dit :
« Chabatz d’entrar »**.
Hum Toks / E.5131, pour Alfée Compagnie
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1) je partage ce texte (ou cette page) sur la toile
2) j’adhère moi-même à Alfée Compagnie, en renvoyant le bulletin d’adhésion (cf. page « A.dhésion ») et le chèque (à l’ordre d’Alfée Compagnie) à :
Alfée Compagnie 49 rue D’Orsel 75018 Paris
3) je fais ami(e)-ami(e) sur Facebook ou Myspace
4) je fais des propositions, participe aux projets…
5) je fais connaître le nouveau blog d’Alfée : https://alfeecompagnie.wordpress.com/
6) d’une manière ou d’une autre… je fais vivre Alfée Compagnie…
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* interview en 2 parties dans “leblogdudoigtdansloeil” : Agathe -1 / Agathe -2-
** « finissez d’entrer », en patois limousin… comme une invitation…